Albinos au Sénégal: Une école pour tous avec l'ANPRAS

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tambacounda.info - 27 08 2007

L'Agence Nationale pour la Promotion et la Réinsertion des Albinos du Sénégal, l'ANPRAS, va réaménager quatre écoles de la région de Tambacounda, pour permettre aux élèves handicapés et albinos de suivre une scolarisation sans encombres. L'association se bat depuis plusieurs années déjà pour faciliter l'insertion de ces enfants dans la vie active.
« Nous souhaitons que les enfants albinos et handicapés soient la base du développement de demain ». C'est l'un des objectifs que s'est fixé l'ANPRAS, l'Agence Nationale pour la Promotion et la Réinsertion des Albinos du Sénégal. Parce que l'éducation est la base du développement, l'organisation, créée en 1998 par Aboubakary Sakho, souhaite aujourd'hui rendre l'école physiquement accessible à tous. Pour la rentrée scolaire 2007, l'ANPRAS va réaménager quatre écoles élémentaires pilotes à Tambacounda ainsi qu'à Kédougou. " Il existe jusqu'à maintenant un gros problème au niveau des infrastructures. Les écoles ne sont pas adaptés aux besoins spéciaux de ces élèves un peu particuliers. Nos structures pilotes seront ainsi équipées de rampes d'accès pour les fauteuils roulants et les instituteurs seront formés pour répondre aux besoin des enfants" , précise le président de l'ANPRAS.

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Les enfants albinos subissent souvent, à l'image du jeune élève qu'était Aboubakary Sakho, des difficultés d'insertion dans la vie scolaire. Problèmes ophtalmiques qui les empêchent de bien suivre au tableau, discrimination, difficulté pour se rendre à l'école sous un climat caniculaire ou problèmes d'incompréhension dans la famille ou à l'école, sont autant d'arguments qui entravent le parcours des enfants et qui motivent chaque jour le combat de l'ANPRAS.

Encadrer et suivre l'enfant

Depuis plusieurs années, l'organisation a mis en place un programme d'aide aux enfants albinos et handicapés. A travers ce projet, l'ANPRAS apporte un soutien financier à la famille, lui permettant, notamment, de regler les fournitures scolaires ou le soutien d'un répetiteur. « Le besoin d'encadrement est fondamental pour que ces élèves aient les mêmes chances que les autres et pour qu'ils puissent, dans l'avenir, trouver un emploi et ne pas céder à la mendicité », ajoute le président et fondateur. Ainsi, 60 à 65 % des enfants qui ne sont pas encadrés, ou qui ne sont pas parvenu à dépasser leurs problèmes socio-économiques, finissent par abanonner l'école sans même achever leur premier cycle.

Si l'action de l'organisation paraît bien rôdée, elle nécessite encore l'apport de nombreux soutiens. L'ANPRAS travaille déjà en collaboration avec l'association locale Y-action, en ce qui concerne le recenssement et l'inscription des enfants en difficultés. Cependant elle souhaite aujourd'hui développer de nouveaux partenariats. « Nous avons réussi à envoyer les enfants à l'école, il nous reste maintenant à reflechir à la stratégie à mettre en oeuvre pour maintenir ces élèves dans les salles de classes. » C'est dans ce contexte que
Aboubakary Sakho souhaite instaurer des journées de reflexion autour de la qualité de la formation des maîtres. Cette année, l'organisation devrait étendre son programme de réinsertion scolaire à quatre régions du Sénégal et ce, avec l'appui de son partenaire financier, l'UNICEF.

Emilie BAR

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