HUMANITAIRE:Le casse-tête d’une bénévole française pour acheminer ses dons au Sénégal

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LE MATIN - 03 07 2006

Son combat, c’est de contribuer à la promotion et à la réinsertion des Albinos du Sénégal. 
Nathalie Alazard, bénévole française, ne ménage pas ses efforts
pour collecter des produits de soin au profit de cette communauté. Mais le plus dur est de trouver les moyens pour acheminer les colis humanitaires auSénégal.
“Maman, pourquoi on n'essaierait pas de l’aider en organisant des collectes à l’école?” L’engagement de Nathalie Alazard pour la cause des Albinos d'Afrique est parti de cette interpellation des ses enfants, un soir de janvier dernier. Ce soir-là, elle et ses enfants venaient juste de visionner le DVD de l' album “Moffou” du chanteur malien Salif Keïta.
Très sensible à toutes formes de discriminations, cette française résidant à Menton (Sud) s’est alors mise à surfer sur l’Internet afin d'entrer en contact avec des associations maliennes de défense des Albinos avec qui elle pourrait travailler, En vain.
Cependant, si ses premières recherches en ligne furent infructueuses, elles lui permirent tout de même de réaliser '' l'ampleur du problème ''auquel sont confrontés les Albinos en Afrique.
Après '' mille recherches '' facilitées notamment par ses  "connaissances et son “attachement " au Sénégal, Nathalie finit par découvrir l’An/Pras (Alliance nationale/pour la Promotion à la
Réinsertion des Albinos du Sénégal) dont le siège social est basé à Tambacounda.
Depuis, elle est en contact permanent avec cette association qu'elle représente à l'hexagone. Elle se dévoue sans compter pour collecter des produits (crèmes solaires, lunettes, chapeaux…) au profit des Albinos du Sénégal.
Agissant au nom de d l’association C&M (Communication et Management) basée en région parisienne , la jeune femme a réussi à réussi à rallier à sa cause de grands laboratoires français.
Elle a ainsi pu obtenir cent vingt tubes de crèmes de Clarins, cent de La Roche Posay et cent autres du laboratoire dermatologique Bioderma, Roc et Yves Rocher se sont également joint à l’opération.
La “mention spéciale” revient cependant à Pierre Fabre-AVENE avec six cent cinquante tubes déjà livrés, en attendant les six cent qui le seront en ce début juillet.
Ce n’est sans doute pas par hasard puisque ce laboratoire est très implanté au Sénégal. Par ces collectes, Nathalie Alazard participe ainsi à sa façon au grand combat pour la réhabilitation des Albinos au Sénégal.
A ses yeux, cela vaut le coup ;d'autant plus que, fait-elle remarquer, pour insister sur la nécessité de rassembler autant de produits de soin que possible, “un tube de crème correspond à quatre à cinq mois de traitement pour un seul enfant”.
Un véritable marathon “protocolaire” et“administratif”, aujourd’hui le véritable casse-tête de Nathalie, au chômage, est d’ordre logistique. Ne disposant pas d’un local associatif, cette chargée des affaires humanitaires à C&M est d’abord confronté à un problème de local où stocker tous les dons qu’elle reçoit de ses fournisseurs.
Elle a néanmoins résolu momentanément ce problème puisqu'elle a réussi à se faire prêter un local dans l'établissement où sont scolarisés ses enfants,
N'empêche ce défaut de local personnel lui porte préjududice car elle ne peut pas réceptionner les nombreux colis qui lui sont promis.
Mais le problème qui le préoccupe le plus c’est celui de l’acheminement de ses collectes vers le Sénégal. Depuis quelques mois, la bénévole est engagée dans un véritable marathon “protocolaire” et “administratif” pour trouver une aide
dans ce sens. Elle est même allée jusqu’à demander le soutien de Madame Wade, parce que connaissant l'engagement de celle-ci en faveur des plus démunis. Mais elle n’a jamais reçu de réponse. Tout comme elle attend la suite de la demande qu’elle a adressée à l’ambassadeur du Sénégal à Paris, Doudou Salla Diop. La
réponse de ce dernier, que nous avons contacté, a anéanti les espoirs que la jeune femme nourrissait: “l’Ambassade n’a qu’un budget d'État destiné à couvrir les frais de notre siège. Je ne peux donc rien faire pour elle”, regrette le diplomate qui ajoute:
“tout ce que je peux faire, c’est de lui faire une demande d’exonération des frais de douane, quand elle aura trouvé un transporteur”. Nathalie se retourne alors vers la
Marine française pour demander un transport gratuit des colis humanitaires. Là aussi, elle attend toujours une suite. Et ce n’est pas son coup tenté auprès des responsables de Air Sénégal International (ASI) qui va régler ses soucis. En effet, elle s’est tout bonnement vue recommander à une société de transport partenaire.
Résultat: elle qui espérait bénéficier d’un traitement de faveur parce qu'agissant sous couvert de l’humanitaire, s’est retrouvé avec un devis “coûteux”.
Aujourd’hui, il ne reste plus à Nathalie que de compter sur ses propres sacrifices pour faire parvenir les dons à l’An/Pras.

Thierno DIALLO (Correspondant à Paris)

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